Web Social et Employés: un nouveau levier?

Un employé qui est fier de son entreprise, fier de sa marque, la défend, en dit du bien. Quelle meilleure preuve de cette fierté que d’en parler autour de soi? Et “autour de soi”, maintenant, c’est aussi le web social. Comment repérer un défenseur de la marque? ??Investi dans la réussite de la marque, soucieux de défendre l’entreprise, il s’aligne sur ses objectifs fondamentaux. Dans les médias sociaux, rien n’est plus puissant qu’une personne promouvant la marque. Elle donne à ses amis et collègues des conseils judicieux bien plus crédibles que n’importe quelle autre source, défend l’entreprise face aux messages négatifs, qui déterminent la santé d’une marque, et échange gratuitement ses idées pour améliorer produits et services.

Les employés sont la meilleure défense

Le discours d’un employé est la plus fiable et la moins coûteuse des façons de maximiser la portée des comptes 2.0 de l’entreprise. Il est possible d’amplifier cette portée par la sensibilisation d’une large partie des employés. En tenant compte des chiffres moyens annoncés par Facebook (114 amis) et Twitter (25 followers) on pourrait obtenir un reach important:

tableau reach

Dans le cadre d’une entreprise, ces chiffres globaux ne représentent pas des suiveurs «uniques» (les comptes ont des publics qui se chevauchent), alors que ci-dessus ce sont des suiveurs uniques, car les employés n’ont que très peu de contacts sociaux en commun entre eux1 : sur Facebook les “listes d’amis” ne sont que peu interconnectées. Les réseaux des employés ne sont donc pas des caisses de résonnance, mais des passerelles virales. Le but est que chaque employé soit le premier maillon d’une longue chaîne communautaire de personne à personne. Plus on augmente le nombre de points de départ, plus on augmente les chances de réussite. 90,6% des messages sont envoyés à des «amis»2 et 50% des messages à des amis sont envoyés à camarades de classe3 .

La recherche indique que la meilleure voie pour la réussite d’une campagne de marketing viral, n’est pas le soutien d’influenceurs hautement connectés, mais le “big seed” marketing: un grand nombre d’émetteurs. Le très faible reach organique de Facebook en est également la meilleure preuve. Cette théorie du “big seed marketing” de Duncan Watts4 est maintenant adoptée par les meilleurs marketeurs5 : “mieux vaut avoir un grand nombre de personnes facilement influençables, plutôt que quelques centres très connectés à un réseau social”.

Laissez les leaders s’exprimer!

50% des gens6 considèrent que les employés sont des sources d’informations extrêmement fiables ou très crédibles (pour les employés experts 65%). Il est donc facile de renforcer une image de marque en les activant sur le web 2.0 (des employés de tous les services de l’entreprise). L’une des premières questions que l’on pose habituellement à quelqu’un porte sur son job, et sa réponse va influencer les sujets de discussion. Le web 2.0 rend ces conversations visibles à un large public et confirment le statut d’expert de l’employé. Utiliser les NTIC à des fins professionnelles est simple pour un employé. Twitter est adopté aussi bien au niveau personnel que professionnel. L’appropriation des RSE7 est immédiate quand ils sont peu directifs. Des programmes de formation d’entreprise accélérerons la transition et transformerons les employés en utilisateurs performants des médias sociaux.

Les employés impliqués engageront les clients

Voir l’entreprise briller sur les réseaux sociaux est une forte demande des passionnés, mais ne peut être décrété par l’entreprise. Il va falloir créer un environnement favorable et transparent. Si un employé se sent impliqué dans son travail, il s’engagera plus facilement. 81% des employés engagés8 fourniront des recommandations positives de produits et services (18% dans le cas contraire). Et les employés désirent être engagés9: l’engagement durable se concentre sur la culture et les aspects relationnels au travail, et l’impact de ces influences est ressenti par des interactions quotidiennes.

Les CEO10 voient l’orientation client et l’engagement des employés comme parties intégrantes de la même mission, et la technologie comme un facilitateur de collaboration: «pour se connecter avec la nouvelle génération d’employés, nous aurons besoin de changer nos méthodes. Nous sommes e-mail; ils sont réseaux sociaux». Et si les CEO adhèrent aux médias sociaux, ils peuvent engager leurs employés. Les employés estiment que les CEO11 peuvent utiliser les médias sociaux pour bâtir de meilleures relations clients et employés (83%). Carlos Goshn et son utilisation de Linkedin en sont le meilleur exemple. Cette imbrication interne/externe créé un ecosystème incluant les employés, clients, fournisseurs, vendeurs, succursales et franchisés12. La distinction entre B2C et B2B disparait devenant ainsi une vraie stratégie de marque interne.

Comment augmenter sa présence en minimisant les risques

  • 2 mots clés: ?Maîtriser (les flux) & Responsabiliser (les employés)
  • 4 axes: Liberté mais Sécurité, Initiative mais Supervision

4 axes

  • L’avantage: une stratégie sociale à l’échelle de l’entreprise permet à tous les employés de défendre la marque, et pas seulement à la communication/marketing.
  • L’objectif: amener plus d’employés à utiliser les médias sociaux pour promouvoir l’entreprise.
  • Une contrainte: des sponsors forts.
  • Une dépendance: la formation et la compréhension des réseaux sociaux.

top reach

Maîtriser les flux

L’entreprise peut adapter la participation des employés sur les réseaux sociaux quitte à moduler la stratégie mise en place. La sécurité est à la base de la maîtrise. Elle est garantie par un système de gestion des réseaux sociaux à postériori voire un contrôle des profils publics des employés.

La maîtrise c’est aussi la mise en place d’une charte d’usage pour les interventions des spécialiste des médias sociaux dans l’entreprise. Une trame pour les autres communications vers l’extérieur (e-mails, SMS, chat avec clients et fournisseurs). C’est aussi des formations aux médias sociaux pour les nouveaux entrants, ou la mise en oeuvre d’usages internes: communautés Google+, groupes privés Facebook, comptes Twitter privés…

Responsabiliser les employés

Encourager les employés à prendre des initiatives sur les médias sociaux, mais aussi les accompagner (sponsors forts, support des gestionnaires médias):

  1. Le contenu – proposer des sources officielles de contenu.
  2. La localisation – les employés interviendront au niveau local.
  3. La culture – culture d’entreprise claire.
  4. La marque – savoir bien différencier simplement la marque de la concurrence.

La promotion de la marque doit être authentique

Rien ne doit être un frein. Les médias sociaux sont une technologie de rupture mettant à l’épreuve les lois et les usages relatifs au travail, rendant caduque la distinction entre le travail et la famille. La vraie information, c’est qu’entreprise et employés peuvent maintenant être côte à côte sur internet. D’ailleurs, GWS précise que l’équilibre travail, vie privée, et de plus en plus le moteur de l’engagement au fil des années. Mais attention: équilibre n’est pas isolement. Si l’on attend des employés qu’ils soient plus professionnels dans les médias sociaux, ils attendent quant à eux, tout comme les clients, de participer à l’aventure.

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1 Pew Research Internet Project
2 source Facebook
3 source Facebook
4 Duncan J. Watts , sociologue
5 Yuping Liu-Tompkins Professor of Marketing, Old Dominion University
6 Edelman trust barometer
7 R.S.E.: réseau social d’entreprise
8 Sondage Gallup (plus sur Gallup)
9 Global Workforce Study 2012 par Towers Watson
10 IBM CEO global study
11 BRANDfog 2014 CEO Social Media & Leadership Survey
12 lire Business Social Networking par Patrick Barrabé & Eric Herschkon – 2007


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Maître Zen est un blog de Patrick Barrabé


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