jan 10
20
Pour en finir avec les 150 contacts
Guy Birenbaum face à Jean-Marc Morandini, nous parle aujourd’hui du nombre de Dunbar comme de la limite absolue d’amis ou de contacts à ne pas dépasser dans un réseau social en ligne. Bien sûr cette information à défaut d’être erronée, est incomplète et hors-sujet.
L’étude a été publiée en 1993 par Robin Dunbar, la page wikipedia date du 14 septembre 2005, et je proposais une application de cette étude aux réseaux sociaux en ligne dans Business Social Networking en 2007 (téléchargement gratuit – page 30). Comme d’habitude, les vrais journalistes en mal de sujet se jettent sur une information qui « vient » de sortir, pour informer le grand public. Comme d’habitude, les vrais journalistes ne s’informent pas et ne vérifient pas. Ils plagient s’inspirent ou AFPisent.
Il s’agit tout simplement d’une extrapolation d’une étude antérieure de primatologues, vers les groupes humains, et le chiffre exact est en fait de 148 (150 étant plus « marketing »). Cette étude s’appuie sur des exemples de modes de communication unipersonnel, à des époques ou il n’y avait ni téléphone, ni internet, ni même parfois de courrier, et ou tout déplacement se faisait à pied.
Le seul aspect non abordé par cette étude, pour des raisons évidentes vue sa date de publication, est la segmentation permise par les outils sociaux associés à ces réseaux sociaux: les listes pour Twitter par exemple, ou les groupes pour Facebook et LinkedIn, les hubs dans Viadeo. La course au nombre étant inhérente aux usages des réseaux sociaux en ligne, chaque outil propose ainsi au fil de son développement, soit des accessoires, soit des options permettant de mieux gérer des groupes plus petits.
Il est donc maintenant tout à fait possible de gérer des milliers de followers dans Twitter, en les rangeant dans des listes, et si le nombre de 148 reste valable pour notre neocortex, le web nous permet de le multiplier de façon importante. Je n’ai pas encore atteint le nombre de 148 listes de 148 personnes, mais la prochaine limite est probablement celle-là.
Et n’oublions pas l’un des usages qui effraie le plus les médias traditionnels et les journalistes justement: la puissance de la viralité d’un très grand nombre de followers, d’amis ou de contacts. Parfois bien plus puissant qu’un organe de presse traditionnel… En matière d’information, cherchez toujours à qui profite le crime.
Donc, quand vous avez un scoop d’un journaliste français à propos d’internet et de son usage, allez jeter un oeil sur Wikipedia ou sur Google avant de transmettre cette « information » à vos 148 contacts.
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