Vélib’ m’a tuer… – 1

En bon usager des transports en commun d’Île de France, je suis passé de la carte orange old-school au passe Navigo: une carte à puce, qui passée devant des bornes ad-hoc, permet l’accès aux bus, métro, RER et même trains selon l’abonnement choisi. Un autre mode de transport fait fureur à Paris depuis quelques temps: le Vélib’. Pour y accéder, c’est simple: il faut une carte Vélib’, un abonnement associé, et hop, dans n’importe qu’elle station Vélib’, on prend un vélo, et c’est parti pour une demi-heure gratuite. Le temps supplémentaire est facturé en sus.

Au début, de nombreux parisiens pensaient que c’était gratuit, et pour être sûrs de trouver un Vélib’ disponible en bas de chez eux ou de leur bureau, ou même pour ne pas faire à pied les quelques mètres les séparant de la station la plus proche, et bien ces parisiens attachaient leur Vélib’ à un poteau. Mais le compteur tournait, et ils eurent quelques surprises en fin de mois. Seule la première demi-heure est gratuite à chaque fois que vous prenez un Vélib’. Toute l’astuce consiste donc à changer de Vélib’ avant la fin de la demi-heure, dans la station la plus proche.

Une autre possibilité d’abonnement consiste à utiliser le passe Navigo combiné à un abonnement Vélib’ pour prendre ces vélos. Comme j’ai un passe Navigo, je me suis dit que c’était une vraie occasion d’utiliser ce formidable outil. Je me suis donc mis en quête. J’ai bien dis en quête. Parce que cela n’a pas été simple, et parce que ce n’est pas terminé.

D’abord, j’ai essayé velib.paris. Je plaisante… velib.fr, qui redirige vers http://www.velib.paris.fr. Le site est donc hébergé par le grand frère parisien. Joli site. Je clique sur le « Comment ça marche » du menu. Uniquement des liens qui mènent vers de l’information marketing. J’attaque « Abonnement / Tarifs », toujours dans le menu, puis sur le « en savoir plus » de l’ »Abonnement 1 an ». Là, premier problème d’ergonomie, les liens de bas d’information « En savoir plus » et « S’abonner » sont si proches, que je pensais qu’il s’agissait du même. Je finis par cliquer sur « S’abonner » après quelques minutes d’errance, je remplis la page d’information, en précisant bien mon numéro de passe Navigo.

Je confirme qu’il s’agit bien du numéro illisible qui se trouve au dos du passe, sur le côté ou il n’y a pas la photo, en bas à droite, ou tout à gauche dans la marge. C’est différent selon l’age de votre passe. Mais toujours illisible.

Ensuite, on vous demande de saisir un code secret à 4 chiffres, donc fort peu sécurisé. Sans compter que la plupart des utilisateurs vont saisir soit leur code pin de gsm, soit leur code de carte bancaire. J’ai vérifié, c’est le cas de 67% des personnes que j’ai interrogé. Impossible de saisir un code plus sécurisé: uniquement 4, et ni lettres, ni signes.

La seconde étape, la confirmation des coordonnées est une formalité. La troisième étape, est l’étape du choix de mode de dépôt de garantie: chèque ou prélèvement. Si vous choisissez chèque, vous avez directement accès à l’étape suivante, sinon, il faut saisir les coordonnées de votre banque et passer à l’étape suivante. L’étape 4 consiste à imprimer un fichier .pdf. N’ayant pas de chéquier, par choix, j’ai donc choisi l’option prélèvement.

Plusieurs surprises m’ont fait tiquer. Première surprise: il vous faut un numéro de téléphone portable, et sa saisie est indispensable pour valider votre demande. Deuxième surprise, les modalités de caution, abonnement et prélèvement sont différentes entre le site et les CGAU (conditions générales d’accès et d’utilisation). Troisième surprise, même en choisissant le prélèvement, il faut quand même régler l’abonnement par chèque! Et malgré la saisie des coordonnées bancaires complètes, il faut quand même fournir un RIB! Ce qui est la même chose… Légèrement agacé, j’appelle le centre d’appel AlloVélib’ 0130797930.

Accueil courtois, mais fin de non recevoir. Pas de paiement en ligne possible, chèque obligatoire. J’ai même droit à « si vous n’avez pas de chéquier, faites faire le chèque par un tiers ». Édifiant quand l’on connait l’article L. 131-15 du code monétaire: « toute personne qui remet un chèque en paiement doit justifier de son identité au moyen d’un document officiel portant sa photographie ». Le paiement en ligne est possible, mais uniquement après la première année d’abonnement. Impossible de payer en ligne la première fois! Alors qu’il faut de toute façon valider son abonnement une fois reçu leur courrier, pour pouvoir utiliser le service. Là, j’ai du mal à comprendre.

J’ai donc repris à zéro ma demande d’abonnement, je suis passé par la case chèque, et comme la loi me le permet, j’ai créé les deux chèques demandés, en respectant les articles L131-1 et suivants du code monétaire. J’ai imprimé le tout, et je l’ai envoyé. J’attend leur retour.


le chèque que j’ai envoyé…

Cerise sur le gateau, j’ai bien lu les CGAU, et j’ai relevé quelques éléments intéressants: il ne faut pas peser plus de 120 kilos, et mettre plus de 8kg dans le panier. Par expérience, aucun des deux éléments n’est respecté. Après avoir rendu un Vélib’, vous ne pouvez pas utiliser le service avant 10 minutes. Dommage si votre rendez-vous est caduc, si la boulangerie ou le traiteur sont fermés. Il faudra attendre, parfois sous la pluie (on est à Paris) ou revenir à pied; donc hors de question de déposer le vélo en station pour une petite course: il vaut mieux le garder et l’attacher à un poteau. Je comprend mieux les nombreux Vélib’ attachés ici et là avec un vague anti-vol.

J’ai aussi fait le tour de quelques communautés sur le web (Twitter, Facebook…) et le constat est édifiant: les utilisateurs de Vélib’ adorent le concept, mais sont d’accord pour reconnaître que le traitement administratif est catastrophique. Et l’un des utilisateurs a même recemment levé un autre lièvre, je cite: « lorsqu’on se réabonne, il faut deviner quand le réabonnement est effectif, pas de courrier, pas de mail. Pour ma part un mois de perdu à ne pas avoir reçu l’accusé de réception, à me dire que c’était dû à leur retard de traitement… ». Et c’est un fan absolu, qui souhaite rester anonyme, qui le dit. Il y a donc encore une belle marge de progression.

…à suivre donc…

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